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Expositions
Andreea Talpeanu
"Chaos en blanc"
Vernissage jeudi 06 novembre à 19h00
Du 03 au 22 novembre 2014
Sculpture
\"Dans L’étrange histoire de Peter Schlemil, récit d’Adelbert Von Chamisso, l’intrigue se noue lorsque le personnage principal vend son ombre en échange d’une bourse inépuisable. Très vite, et malgré sa richesse qu’il partage gracieusement avec tous, les gens fuient Schlemil, perturbés par ce qu’ils semblent considérer comme un manque d’être. Un peu comme si les données intangibles ou cachées de l’homme : entrailles, tics d’expression ou odeurs, importaient plus que son apparence, sa réussite sociale ou son discours. Historiquement, la culture occidentale considère que la puissance de l’homme accompli se mesure à sa capacité à éclairer le néant (pensons par exemple au Mythe de la caverne ou aux lucioles de Dante). A l’inverse, la culture de tradition taoïste pense en termes de complétude dans le sens où la présence de l’homme dans le monde se manifeste à travers les reliefs qu’il créé, venant donner une densité au blanc du chaos originel. Dans ces deux visions pourtant, la source de toute texture est unique : l’ombre.

L’espace investi par les œuvres de l’exposition Chaos en Blanc d’Andreea Talpeanu vient rendre compte de ces questions de profondeur, de perspective et d’ampleur. Il faut en effet appréhender chaque forme présentée comme le résultat d’un choc : celui de l’endroit où la matière vient donner une puissance poétique aux préoccupations de l’artiste. Qu’il s’agisse des jambes infinies et désarticulées du Nu d’Alexandre – trace de la place autrefois occupée par un corps réel, palpitant et chaud aujourd’hui incapable de tenir sur ses pieds de bois – ou de l’imposante Discorde aux projections fantomatiques, chaque pièce vient saisir ce qui nous hante pour lui donner corps. L’artiste agit comme un catalyseur. Il y a d’abord la collecte de restes abandonnés, considérés comme obsolètes par la société. Vient ensuite l’assemblage et la manipulation – tantôt violente, tantôt méticuleuse. Enfin émerge la forme nouvelle, celle qui incarne et exprime (tant une pensée qu’une humeur: sang, pus, fluides corporels). Théâtre d’une expérience possible, d’un déplacement du sensible, l’œuvre d’art remplit ici sa fonction première: la catharsis.

Lanterne magique en creux, le travail d’Andreea Talpeanu effectue donc un aller-retour de l’infini à l’infime : passer au crible les objets abandonnés, les tordre pour en tirer leur substantifique moelle – moelle multidimensionnelle nécessitant un jeu de lumière pour se déployer et être appréhendée dans sa totalité. Mais il y a plus : il faut concevoir le nombre d’heures, voire d’années nécessaires pour donner naissance à chacune de ces formes, la quantité de matériaux, de couches de tissus, de recyclages des œuvres entre elles. Il faut penser à ces nus comme à des corps : os, chair et peau compris. Il faut les entendre respirer, se confronter à leurs cicatrices et percevoir leurs déformations non comme une étrangeté mais comme reflet de cette société mutante et sans limite dont le corps (social cette fois) semble, à l’image de la force à laquelle Schlemil vend son ombre, omnipotent et désincarné.\"
Clare Mary Puyfoulhoux


Andreea Talpeanu nait en 1982 en Roumanie, et y passe toute son enfance. En 2005 elle vient en France pour étudier à l’Ecole Nationale d’Architecture Paris-Val de Seine. Depuis lors, elle transforme le monde qui l’entoure et s’engage ouvertement contre la société de consommation.
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